concombre:
Non, il ne sera pas refait ce qui a déjà été fait
Stratégie de la péremption, discours sur l'éphémère ou philosophie de la non-réitération... Concombre, c'est un peu la version potagère d'Attila : là où il est passé, les graines de courges ne repoussent jamais.
Ceci dit, cette conception de la fugacité de l'existence n'est pas née dans les choux et Nicolas le jardinier n'en est pas le principal inspirateur : le passé est mort, le présent nous échappe, seul le futur m'intéresse disait un penseur quelconque. Mais tous ne le furent point qui digressèrent sur cette thématique.
Ainsi, Simone de Beauvoir :
Choisir la vie, c'est toujours choisir l'avenir. Sans cet élan qui nous porte en avant nous ne serions rien de plus qu'une moisissure à la surface de la terre. Mais la moisissure n'est-elle pas, précisément, l'engrais dont se nourrissent nos chers cucurbitacées ?
Anatole France :
L'avenir est un lieu commode pour y mettre des misterges. Et les misterges, quand ils ont pour sujet la Divine, ne deviennent-ils pas de doux fantasmes ?
Louis Aragon :
J'ai réinventé le passé pour voir la beauté de l'avenir. Et ces merveilleux clichés ne mistert-ils pas une façon de réinventer ce passé dont nous sommes tous nostalgiques afin de rendre notre avenir plus beau ?
Bon, vous l'aurez compris, en nous invitant ainsi à une profonde et intense réflexion sur la nature même de ses discours et des témoignages photographiques des ébats adultérins de sa Belle, en les replaçant dans une dimension temporelle dont il nous pousse à mesurer le caractère éphémère qui fait aussi leur nature inaltérable, le Concombre n'avance point masqué : il nous permet de prendre conscience de la vaine et absurde inanité du désir qui se consume dès que mister objet se consomme, de la précarité de notre être, de la pusillanimité d'une érection qui se dresse pour nous faire croire à l'éternité alors qu'elle nous pousse en fait à l'abime.
Dans sa grande magnanimité, l'Homme de cet ultime sujet de notre convoitise universelle qu'est Laureen nous concède qu'il ne s'opposera pas à tous commentaires. J'espère très modestement qu'il acceptera ceux-ci, fruit des humbles réflexions tortueuses et torturées d'un passager désespéré de l'existence, ce vaisseau-fantôme sur lequel nous dérivons tous en ayant la naïveté de croire naviguer :
Se repentir du passé, s'ennuyer du présent, craindre l'avenir: telle est la vie. Seule la mort, à qui est confié le renouvellement sacré des choses, me promet la paix. (Ugo Foscolo)Tout ceci étant dit, la question demeure : le foutre sortant d'une bite noire sur le bas blanc d'une salope peut-il y laisser une tache qu'Ariel triple action à effet oxygénant anti-décoloration ne pourrait faire disparaitre ? Je doute.
Enfin, c'est juste mon avis...